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18 février 2009 3 18 /02 /février /2009 19:35
 

Synthèse des dernières séances d'art-thérapie «  expressions théâtrales »:


Pour la première séance, deux enfants se présentent à l'atelier: un jeune garçon de 13 ans, B., qui a un retard scolaire et qui est dyslexique ainsi que A. que nous avions déjà vu en atelier auparavant.

Au départ, seule A. est avec le thérapeute. En effet, B. est en entretien.


Nous commençons par le jeu du guide d'aveugle. Nous échangeons nos rôles: nous devenons tour à tour guide et aveugle. Dans l'exercice, nous nous bandons les yeux pendant que l'autre personne dispose des obstacles dans la pièce. Le premier tour du parcours se fait en tenant la main de l'aveugle, tandis que le deuxième tour se fait au son de la voix du guide. Cela demande beaucoup de concentration, d'écoute et un minimum de confiance. Il faut également prendre soin de son partenaire ( c'est à dire ne pas l'induire en erreur ou encore aller trop vite lorsqu'on le guide). Lorsque B. arrive, nous avons fini cet exercice que je propose de faire avec lui. Si avec A., tout s'est bien passé, il en va autrement avec le jeune garçon: il malmène son partenaire en allant vite et en le « trimbalant » comme s'il s'agissait d'un ours en peluche. Il ne donne pas non plus d'indications claires ce qui fait qu'il est imposssible pour l'aveugle de terminer le parcours sans s'être cogné à divers obstacles. Quand je lui explique qu'il faut prendre soin de son partenaire, il me répond: « Je suis tellement dans mon truc que je peux pas faire attention à l'autre. »

Nous passons ensuite au jeu du ping-pong vocal: il s'agit d'avoir une conversation sans parole mais uniquement avec des vocalises. Nous avons beaucoup ri pendant cet exercice. En effet, B. avait des expressions de visage très marquées et avait pris la voix de Donald Duck. A. n'arrivait presque plus à « vocaliser » tellement elle riait. Un vrai moment de plaisir donc jusqu'à ce que nous nous apercevons que B. ne voulait plus s'arrêter. Il revint d'ailleurs plusieurs fois sur cette manière de vocaliser tout au long de la séance. Il y prenait un vif plaisir et de toute évidence, nos rires pendant l'exercice lui avaient donné confiance et l'ont probablement encouragé dans ce sens. Il semblait fier de ce qu'il était parvenu à faire et y avoir pris beaucoup de plaisir. Ce fut également le cas de A. qui pourtant trouvait cet exercice bizarre au début.

Nous commençons ensuite un jeu sur les émotions: un personnage lit sur un banc; un autre personnage arrive et importune le premier. Nous avons tous fait les deux personnages. A. ne semble pas savoir faire « comme si » et n'exprime donc pas sa colère face à cette personne qui vient l'importuner. Elle reste très timorée dans l'expression des émotions, même si je remarque une amélioration par arpport aux séances précédentes. Quant à B., il dépasse toutes les limites et transgresse les règles du théâtre dont la plus importante: le non-passage à l'acte. En effet, il finira par me taper sur la tête avec le livre en y prenant un réel plaisir. Je lui ré-explique qu'il ne peut pas passer à l'acte, qu'il doit faire semblant. Nous reprenons alors la scène où cett fois-ci, il parvient à exprimer sa colère sans pour autant me frapper réellment.

Nous passons ensuite à l'écriture. Le choix du thème est une étape importante et souvent il me faut les stimuler. En effet, à cette séance, A. propose que nous écrivions une saynette sur « les soldes » ( ce qui était d'actualité mais qui me semblait pas vraiment prompt à faire ressortir leur imaginaire.). Je leur demande de trouver plutôt un thème qui soit en lien avec la séance d'aujourd'hui. Ils finiront par choisir de travailler sur le conflit entre une personne handicapée et une personne valide dans un cinéma. B. n'est pas l'aise. Je lui demande ce qui ne va pas. Il me dit alors qu'il est dyslexique et qu'il n'écrit pas bien. Je lui réponds que ce n'est pas important car il n'y a aucun souci de performance dans l'atelier. Il sourit et finit par écrire avec nous cette saynette qui sera un monologue. Tous deux exprimeront une forte colère envers cette personne valide qui ose manquer de respect à une personne handicapée. Chacun avec ses mots: parfois crus ( « putain de merde ») parfois exprimant le désir d'une agressivité physique ( « j'avais envie de la baffer »).


Conclusions:

B. a manifestement des problèmes de limites: pendant l'écriture de la saynette, il reprend son personnage de Donald Duck ( expirme peut être une gêne? Une forme de défense ou de distanciation avec ce qu'il était en train d'écrire?). Il n'a pas investi l'espace intermédiaire qu'est la scène puisqu'il passe à l'acte. La faire semblant lui semble inconnu. Il se dévalorise beaucoup, craignant de ne pas être à la hauteur, d'où l'importance de lui rappeler qu'on n'attend pas de lui qu'il soit performant mais juste qu'il se laisse aller. Ceci dit, il a pris un réel plaisir tout au long de la séance.

J'ai remarqué des améliorations dans l'expression des émotions chez A. qui jusqu'à présent n'était pas démonstrative. Elle a su plus lâcher prise également. Elle a exprimé sa colère dans l'écriture.


Pour la deuxième séance, je retrouve une jeune fille que j'avais eu l'année dernière dans mes ateliers d'art-thérapie « recup'art ». Il s'agit de M. qui me semble aller mieux que la première fois que je l'avais vu l'année dernière. Elle est très enthousiaste à l'idée d'aller en art-thérapie. Me est une autre jeune fille qui semble effacée, mais qui est aussi très demandeuse.

Nous commencçons la séance par une rythmique de sons. Nous sommes toutes les quatres en cercle et nous devons nous « passer » différents sons. Au cours de l'exercice, la co-thérapeute se trompe et « perd » un son. Nous nous éclatons de rire, ce qui a pour effet de calmer et de rassurer les deux jeunes filles. Nous passons ensuite au « quart de singe », et cette fois, c'est moi-même qui devient en premier le quart de singe: de nouveaux éclats de rire. L'ambiance est plus que jamais détendue. Le rire et le fait que les « ratages » des thérapeutes soient pris à la rigolade ont rassuré M et Me. En effet, outre le fait que le rire détend les muscles et décharge sa dose d'endorphine, il a permis à ces deux adolescentes de comprendre qu'on a le droit de rater. Pas de performance n'est requise.

Nous commençons les jeux d'improvisation: le banc du parc: une personne est assise sur un banc ( un aveugle par exemple), quelques instants plus tard un autre personnage arrive ( un sdf, par exemple) et va interagir avec le permier. Après quelques instants d'improvisation, le premier s'en va; le deuxième reste sur la scène, arrive un autre personnage ( une vieille femme promenant son chien) qui va venir interagir avec celui resté sur scène, et ainsi de suite. Si au début, j'ai donné à chacun un personnage, chacune a ensuite trouvé par elle-même un personnage nouveau. Nous avons tous joué plusieurs personnages dans cette improvisation. Plus le jeu avançait plus les deux adolescentes se montraient à l'aise et créatives. Lorsque je leur demande comment elles ont ressenti l'exercice, elles me répondent qu'au début c'est très difficile mais qu'ensuite ça va tout seul parce que l'autre aide aussi à trouver des idées d'improvisation. Je me dis alors qu'elles se sont réellement rencontrées! Elles ont été à l'écoute des différents personnages et ont su trouvé leur place dans chaque interaction qui leur a été proposé.

Ensuite nous passons au jeu «  chacun chez soi mais.. ». J'ai délimité deux espaces sur la scène avec un mur imaginaire: dans chacun se trouve une chaise et des livres. Chacune doit investir leur lieu comme s'il s'agissait de leur maison. Au bout d'un instant, elles se rendent compte qu'il y a quelqu'un d'autre de l'autre côté du mur. Il faut alors tenter de communiquer avec cet autre.M. A de petits gestes et son espace semble très restreint. Tandis que Me a des gestes amples et prend tout l'espace qui lui est disponible. Quand Me décide de casser ce mur pour pouvoir communiquer plus facilement avec M., cette dernière entre dans une colère noire. On vient de rentrer dans son espace intime et pour elle c'est quelque chose de difficile à supporter. Elle se raidit, tandis que l'autre propose de boire un café en attendant le réparateur.

Nous écrivons ensuite la saynette qui sera un monologue. Le thème porte sur l'unité de sion dans laquelle elles se trouvent et s'intitule « une journée à Antarès ». Me va surtout y exprimer une agressivité envers les infirmiers ( prendre une chaise pour la taper), tandis que M; exprime sa lassitude envers le discours de l 'équipe soignante ( «  on nous redit sans cesse que la parole nous aide..). M. va même jusqu'à espérer une découverte de la part de l'équipe soignante ( « et là ils trouvèrent ce qu'ils attendanient depuis longtemps). Je ne peux m'empêcher de penser que cette découverte est en relation avec sa problématique: espère-t-elle que les infirmiers vont pouvoir trouver la solution à sa problématique?


Conclusions:

  1. est dans le contrôle de son corps et de son envirronnement: petits gestes, espace étroit. Dans l'écriture, elle ne parle que de faits quotidiens de l'unité: le temps d'accueil, le temps de manger, de prendre la parole... Elle n'a aucune appréhension du regard de l'autre et est très à l'aise dans la prise de parole. Elle a pris beaucoup de plaisir à la séance et me dit «  je préfère ce média à celui de l'année dernière ». Je ne prends pas vraiment note de cela car je sais que M. a cette tendance à vous donner ce que vous voulez ou plutôt ce qu'elle pense que vous voulez.

Me était très intimidée au départ mais à pris de plus en plus d'ampleur et d'épaisseur. Elle s'est laissé aller. Son visage s'est éveillée de plus en plus au fil de la séance. Elle a exprimé son agressivité dans son écrit et a montré au cours de son impro sa volonté de « casser » les murs qui la séparent des autres, qui l'empêchent d'entrer en relation avec eux.


A la troisième séance, se présentent trois adolescents: J.M. que je 'ai déjà eu une fois dans mes ateliers, Q. qui est à Antarès pour des problèmes de dépression et d'un deuil qu'il ne parvient pas à faire ( mort d'un ami très proche) et L, une jeune fille à l'histoire familiale très perturbée.

J.M. semble très content de revenir dans l'atelier d'art-thérapie. Il est très enthousiaste. Q. me dit qu'il n'aime pas le théâtre et encore moins le théâtre d'improvisation. Il a une attitude très condescendante, hautaine et ne me regarde jamais dans les yeux. Quant à L. , elle me regarde en rigolant sans cesse et semble attendre que tout vienne des autres.

Nous commencçons par le jeu des ryhtmqiues. Il nous faut nous « passer » des gestes. Cela demande beaucoup de concentration. Q. montre à quel point ce jeu l'ennuie mais participe quand même malgré un manque d'enthousiasme évident. J.M. a du mal à comprendre l'exercice et nous devons reprendre à plusieurs reprises avant qu'il ne parvienne à cerner le but de ce jeu. L. continue à rire, de ce rire quasi compulsif. Nous ne parviendrons jamais à faire cet exercice: il y a trop de rires de gêne, trop de désinvolutre de part de Q. à qui je répète qu'il est important de respecter le groupe et ses partenaires de jeu. Ce à quoi, il me répond d'un haussement d'épaules.

Je propose ensuite de faire un combat imaginaire. J.M. investit tout de suite cet exercice qui semble beaucoup l'amuser. Par contre, sentant une trop forte résistance de la part des deux autres adolescents, je décide de leur proposer un combat du verbe. Q. se met sur la scène, évitant toujours soigneusement mon regard. Le sien se ballade dans toute la pièce et ne se pose jamais nul part. Au final, je lui demande de refaire toute la pièce à son goût, en me décrivant tout ce qu'il changerait du sol au plafond. Par ce biais, son regard se pose un peu, il virevolte moins et Q. est plus détendu.

Puis vient le tour de L.. Elle ne parvient pas à parler tellement elle est parasitée par son rire qu'elle décrit comme étant un rire natrurel qu'elle a tout le temps: «  j'ai des images dans ma tête et ce la me fait rire ». Je ne suis pas certaine que cela soit vraiment le cas; j'y vois plus un rire de défense ou de distanciation qu'un rire de bonheur infini face à des images bucoliques. Mais j'accueille ses propos tels quels.

Puis je propose une improvisation: chacun choisit un de ses traits de caractères et va jouer celui-ci et entrer en relation avec les autres. Le scénario est proposé par Q.: cela se passe dans un manoir ( celui de sa grand-mère me dira-t-il plus tard), nous sommes pendant la seconde guerre mondiale. Des armes sont cachées dans le grenier. J.M. veut jouer la grand-mère, L. le soldat SS et Q le rôle du fils. Q. a pris tout de suite une position de leader dans l'improvisation. Ce qu'il propose de jouer est sa légende familiale (apparemment sa grand-mère fut une résistante). L. s'insrit dans son rôle de soldat ( j'apprendrai par ailleurs qu'elle a une forte problématique en lien avec la guerre israélo-palestiennes et qu'elle aurait souhaité être un martyre). Quant à J.M., il est vite débordant, pose des questions en plein milieu de l'improvisation, interrompt celle-ci pour suggérer autres de jouer d'une autre manière. L'improvisation me semble cahotique mais ils réussissent tout de même à être en relation et à trouver une fin naturelle à celle-ci.

Nous passons à l'écriture de la saynette. J.M. propose d'écrire sur les morts vivants, mais se rétracte en disant que ce n'est pas une bonne idée. C'est Q. qui va l'encourager et lui dire que c'est une idée qui se tient et que l'on peut écrire quelque chose d'intéressant. Ce sera donc un monologue sur les morts vivants. L. nous y décrit tout ce qu'il y a de plus horrible dans une guerre: viols, risque d'être enceinte de son propre bourreau, devenir un « amuse-corps » pour les morts vivants. Ce sont ici les soldats qui sont les victimes. Elle emploie des mots très crus et durs, ce qui ne transparaît pas dans son comportement. Q. introduit des personnages de romans de science fiction qu'il lit à longueur de temps et J.M. répétera sans cesse le mot « horrible ».


Conclusions:

Il me semble que pour J.M., le groupe est très angoissant et je préconiserait plutôt dans un premier temps une prise en charge individuelle avant de lui faire intégrer un groupe. En effet, il est très perturbateur et débordant. Il n'est pas à l'écoute de l'autre ni de lui-même, se dévalorise face aux autres.

L. a eu ce rire de défense tout au long de la séance: pendant la rédaction de la saynette, me dit en rougissant: «  ce que j'écris, vous allez vois, c'est très cru! ». Elle s'excuse souvent alors qu'il n'y a pas lieu de le faire. Son corps semble la gêner. J'ai proposé après cela de prendre L. en individuel, car il me semble que pour elle aussi, le groupe est angoissant et q'une prise en charge individuelle pour commencer aurait pu l'aider dans l'acceptation de son corps et du « faire semblant ». En effet, elle dira à une infirmière après la séance qu'elle ne pouvait pas faire semblant de frapper ( combat imaginaire); elle frappe vraiment ou elle ne frappe pas.

Q. n'a pas été à l'écoute des autres sauf dans la dernière improvisation. Il est très dominateur mais a su aussi se montrer protecteur envers J.M.. Très rigide également dans son expression corporelle qui reste très figée.

J'ai quitté cette séance complètement vidée de toute énergie et très en colère contre moi-même. J'avais l'impression que cette séance était un vrai désastre. Je me suis triturée l'esprit pour savoir où j'avais fauté. J'avais l'impression de n'avoir pas su donner de cohésion au groupe, que je n'avais pas su contenir J.M. En en parlant avec l'art-thérapeute avec qui je fais de l'analyse de pratique, il en est ressorti que:

- Ce n'était pas une séance si catsatrophique que cela: ils sont entrés en relation les uns avec les autres.

  • C'était avant tout mon égo de metteur en scène qui y avait vu une catastrophe: je reconnais que je me suis laissée aveuglée par des exigences de jeu ce jour-là.

  • Que l'exercice sur les traits de caractère était venu trop tôt et que ce n'est pas le genre d'exercice que je peux utiliser lors d'une première séance.


La quatrième séance fut une surprise pour moi. En effet, je retrouve Q. qui a souhaité revenir. Il me regarde moins de haut et me dit avec un demi sourire: « j'ai bien aimé ce qu'on a fait la dernière fois, surtout l'écriture ». Je n'en reviens pas. Ce qui avait été pour moi quelque chose de particulièrement éprouvant ne l'avait pas été pour lui visiblement. Je me sens un peu rassurée.

Il sera le seul adolescent durant cette s éance.

Nous commençons par le « gardien de but », jeu qui consiste en ceci: un gardien de but qui ne rattrape pas de ballons mais de répliques. Les autres joueurs doivent s'avancer vers le gardien de but et donner une réplique ou une question à laquelle le gardien de but doit répondre le plus rapidement possible. Q. se montre très à l'aise dans cet exercice. Mais son regard est toujours aussi fuyant. Il ne regarde personne dans les yeux.

Puis, je divise la scène en deux: d'un côté, on joue un personnage, de l'autre côté on joue l'opposé du permier personnage. On le joue d'abord en muet puis on en fera une autre version avec des paroles.

Q. semble devoir réfléchir durant d'interminables minutes. Je lui souligne qu'il s'agit d'improvisation et qu'il ne doit pas réfléchir trop longtemps, car « la réflexion tue l'action ». Il me regarde interloqué et me dit « c'est bon j'y vais mais je serai très statique sur la scène ». Je lui dit de monter sur scène et de ne pas m'expliquer ce qu'il compte faire mais de le jouer. Et c'est vrai que ce fut statique. D'un côté, il esr assis raide sur un trône, de l'autre il est allongé et mort. J'y vois donc d'un côté la vie, de l'autre la mort. Il me fait signe que ce n'est pas ça. La co-thérapeute dit «  c'est pharaon vivant et pharaon mort! » Oui c'est bien ça. ( en fait, il voulait être pharaon quand il était plus jeune). Dans le version parlée, il jouera son propre rôle d'un côté et de l'autre ses deux soeurs pour qui il exprime un mépris flagrant. Durant tout cet exercice, son corps et son visage n'était absolument pas dirigé vers le public mais soit de profil soit de dos. Son regard virevolte en tout sens pour être sûr de ne rien capter du regard de l'autre et vice-versa. On peut se demander s'il n'aurait pas l'impression de rester figé, d'être dévoré et d'y voir la mort si jamais son regard s'arrêtait quelque part, sur un autre regard.

Pour l'écriture de la saynette, il propose de prendre le thème d'un de ses livres de science fiction, intitulé «  la marelle ». Nous acceptons le co-thérapeute et moi-même. Son écrit reste complètement accolé au livre qu'il lit. Il a fermé les portes de son imagination.


Conclusions:

Q. contrôle tout: son environnement, son corps, son langage, ses émotions. Ce la induit qu'il n'y a pas d'espace pour que son imaginaire puisse s'exprimer; il n'y a donc aucun lâcher-prise. Il est très envahi par la légende familiale et ses livres de science fiction.


Remarques générales:

En repensant aux différentes séances, pas que ces quatre dernières, mais aussi les autres, il m'est apparu un fait important. Quand nous abordons le mime, souvent les adolescents m'expliquent ce qu'ils font sur scène ou demande à s'appuyer sur un objet réel. Je me suis repassée toutes les scènes de mime et je me suis aperçu que s'ils parlaient, s'ils décrivaient ce qu'ils devraient mimer ce n'est pas pour combler le silence de la salle, mais pour combler le silence de leur corps. En me rémémorant tous ces mimes, j'ai vu des corps muets, figés. Si le corps est le creuset de nos mémoires, le leur semble avoir tout refoulé. Leurs corps ne s'expriment plus alors ils parlent avec leur voix. Ce sont des corps sans énergie ni langage que je vois et c'est ce qu'ils ressentent aussi. Cela doit les angoisser. Et de toutes façons, comment mimer quand notre corps n'a pas de langage?

Je vais donc introduire plus d'exercices de mimes qui pourront raviver la mémoire corporelle et le langage de celui-ci.

Il me semble que je donne peut être aussi trop de liberté dans le choix des personnages dans certaines improvisations. Alors même que je devrais me montrer plus directive, pas dans le sens du professeur de théâtre qui assigne un rôle pour une pièce de théâtre dont la représentation est pour la fin de l'année, mais dans le sens d'une stimulation de l'imaginaire. Ce qui permettra aussi de retrouver et le langage du corps mais aussi la parole, d'exprimer des éprouvés ou des les retrouver.

L'écriture est un média précieux, car s'y exprime ce que le corps ou la voix n'a pas su exprimer. Elle permet en douceur de s'ouvrir à soi et aux autres.


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commentaires

O
To be frank most of the art sections are handled in a very different manner. And thus for the same reason, not every one would be impressed with it too. And art I always divergent and bends its own rules for a new cause too.
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C
salut, <br /> moi c'est céline je suis étudiante également en art-thérapie (asso l'afratapem) et je suis en train de chercher mon stage, notamment en psychiatrie infantile(guillaume regnier)et vu que je suis de rennes, je suis tombé sur ton blog qui m'a beaucoup plu! d'ailleurs j'aimerais beaucoup te rencontrer, redis moi <br /> vite...<br /> céline
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<br /> <br /> Ce sera avec plaisir!!!! je te réponds par  mail tout de suite<br /> <br /> <br /> <br />
N
cool la zic d'awadi stef, bon choix! je vais moi aussi la faire partager:) merci
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