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2 avril 2009 4 02 /04 /avril /2009 19:16
 

Journal de bord: compte-rendu des séances d'art-thérapie au Bois Perrin:


Nous sommes maintenant à mi-parcours de notre deuxième stage en art-thérapie au centre du Bois Perrin. Nous avons dû parfois ne faire des séances ne reposant que sur l'écriture au vu des résistances et difficultés de certains jeunes à « monter sur la scène ». Le regard de l'autre et leur mésestime de soi et de leur corps les rendant trop fragile pour une séance axée sur le théâtre. Nous avons pu également éprouver notre technique aussi bien avec des groupes qu'en individuel. Nous avons eu connu aussi une séance qui ne fût pas de l'art-thérapie, mais qui ressemblait plutôt à un entretien infirmier.


1ère séance:

Nous retrouvons L. qui viendra seule ce jour-là en séance d'art-thérapie. Je suis accompagnée d'une infirmière-stagiaire. Dès le départ, L. ne souhaite pas venir, mais après discussion accepte de monter à l'atelier. Par contre, elle ne veut rien faire. Quelque soit la proposition que je lui fasse, elle refuse tout en bloque. Elle est particulièrement perturbée ce jour-là. Elle ne parle que de l'audience du mardi d'après au cours de laquelle sera décidé si elle partira en famille d'accueil ou en foyer. Elle est complètement parasitée et cela tourne complètement à l'obsession ( j'apprendrais plus tard que chaque événement a cet effet sur elle). Elle nous parle donc de sa famille et de son audience: de ce qu'elle pourrait dire au juge, de ce qu'elle souhaite, de ce qu'elle ressent. Je luis propose de jouer cette audience mais elle refuse. Je n'insiste pas. Je réussis à lui faire parler des mangas, ce qui a pour effet immédiat de la calmer, de la détendre et de la faire sourire et rire. Elle nous raconte qu'elle écrit des mangas ( en fait, elle reprend des scénarios déjà existants et les réécrit à sa manière). Je lui propose alors que nous écrivions tous ensemble un manga: elle refuse. Je lui demande si elle souhaite l'écrire seule: elle refuse également. Elle ne veut que parler et qu'on l'écoute. Elle revient alors sur une séance d'art-thérapie à laquelle elle avait participer et me dit « vous savez, vous, que je suis une perverse ». Intérieurement je suis surprise mais n'en laisse rien paraître et je lui répond « non, je ne sais pas . Pourquoi devrais-je le savoir? » Et là elle me reparle de notre écrit en cadavre exquis dans lequel elle avait beaucoup parlé de viols, de guerres, de violences...et elle ajoute qu'elle réécrit les mangas de la même manière et qu'elle les diffuse sur un blog. Je la laisse poursuivre ( j'ai le sentiment d'avoir échappé à quelque chose, que si j'étais entrée dans cette connivence qu'elle attendait de moi, les choses se seraient peut être corsées) et nous dit qu'elle n'est pas intelligente car elle est là, qu'elle n'a pas réussi à contrôler ses angoisses. Je remarque alors qu'elle est très exigente envers elle-même, car elle nous dit « je n'ai rien fait de brillant dans ma vie ». je suis interloquée , mais ne montre rien de tout cela et je me dis qu'elle doit avoir un isntance surmoïque assez tyrannique pour en arriver à de telles pensées mais je ne dis rien. Je la laisse continuer à se déverser sur nous, car c'est bien de cela dont il s'agit: nous sommes deux vases dans lequel elle déverse tout.

Conclusions de la séance: certes, ce n'étais pas une séance d'art-thérapie mais parfois il faut en passer par là avant que quelque chose n'advienne. Dans l'état obsessionnel dans lequel elle se trouvait ce jour-là rien n'était possible de faire si ce n'était de l'écouter. C'est ce que nous avons fait tout simplement et avec bienveillance.


2ème séance:

Il était prévu au départ q'une jeune fille, M.L., vienne à l'atelier, seule. Mais à la demande d'un infrimier j'ai accepté un jeune homme,M.

M.Lest une jeune fille ayant un problème de surpoids, avec une tendance au passage à l'acte et ne vivant pas forcément bien son homosexualité.

  1. est une jeune homme qui présenterait des troubles autistiques.

Lors de cette séance, l'expression théâtrale s'est révélée être inadaptée aux deux jeunes au du moins à M.L. En effet, nous avons pu faire les trois exercices: images avec des chaises, la marionnette à fil et mimer un personnage. M.L., après l'exercice du mime se met à pleurer et finit par exprimer son mal-être et malaise à être sous le regard de l'autre. Il est fort probable que ce soit dû à l'image du corps. Nous lui proposons alors de passer à l'écriture. Ce qu'elle accepte avec soulagement. Le thème est « le rien ». Première phrase écrite par M.L.: « le rien forme un vide »; puis « rien vouloir sauf rentrer » ou encore « rien dire ». Cela interroge: le vide laissé par l'absence de la mère? Ne rien dire par rapport à son homosexualité? ( ce qui est une de ses problématiques dans sa nouvelle école d'ailleurs me dira-t-on plus tard).

Quant à M., il est dès le départ mis en échec car il ne comprend pas les consignes, même, simples, ce qui laisse penser qu'il souffre d'une carence cognitive. Il s'enferme donc derrière une épaisse carapace d'où ne sortent que les prhases  « je m'en fous », «  je sais pas, « rien ». Il a des problèmes d'abstractions et probablement de symbolisation. Même si son regard est fuyant, il reste en relation avec les thérapeutes et se montre même sensible à l'humour ( surtout quand je propose de choisir comme thème celui de prédiclection de M.: le rien. Là il me regarde et sourit en baissant la tête). Au final, en le faisant rire, il quitte la séance avec le sourire aux lèvres.

Conclusions de la séance: Il me semble que cette séance montre à quel point, nous devons, en tant qu'art-thérapeute, avoir plusieurs médias qui nous permettent de nous adapter au mieux aux évènements et aux patients que nous accueillons dans nos ateliers. L'écriture, du fait qu'elle ne met pas en danger le corps, qu'elle n'est pas non plus « se montrer aux yeux de l'autre » a permis à M.L. de prendre de la distance et de prendre du plaisir. Quant à M., il me semble que si nous avions eu à continuer les séances d'art-thérapie, il nous aurait fallu plus les axer sur les arts plastiques afin qu'il puisse s'exprimer .


3ème séance:

Nous retrouvons M.L . Une autre jeune filleM. vient également. Celleci- souffre de TOC. M.L. Nest pas vraiment rassurée et c'est avec appréhension qu'elle vient à la séance d'art-thérapie. Je la rassure en lui disant que la séance sera principalement axée sur l'écriture. J'ai commencé cependant la séance par dex jeux oraux afin de stimuler leur imagination: « lancé de mots » ( par exemple la première personne dit «  arbre », le second doit lancer le premier mot qui lui vient à l'esprit en association avec le premier mot qui a été lancé), puis rythmique avec une phrase ( la première personne énonce une phrase et la personne suivant doit commencer sa phrase avec le dernier mot de la phrase précédente). M.L. s'y est beaucoup amusée et s'est même adonnée à la taquinerie. M., quant à elle, a eu besoin de stimulation, mais ce qui fût remarquable c'est qu'elle n'eut presque aucune manifestation de TOC au cours de ces deux exercices.Puis nous sommes passés à l'écriture. Le choix du thème fût les vampires et les sorcières; le titre trouvé fût particulièrement intéressant, d'autant qu'il fût une mise en commun des deux imaginaires des jeunes filles: « des dents et des balais ». M.L. a été capable de partir d'une idée déjà existante ( dans le sens où elle utilise certaines références à des livres ou des séries) pour aller vers des choses plus abstraites et plus imaginatives. Elle est très en relation avec les thérapeutes et est complètement détendue: tout au long de l'écriture ce texte, elle sourit,se montre espliègle et indulgente anvers M.. Elle s'est dit satisfaite du texte que nous avons écrit ensemble et de sa séance.

  1. a eu un peu plus de difficulté dans l'écriture mais si on stimule son imagination, elle parvient à écrire des choses vraiment inéressantes. Par contre, du fait de la difficulté qu'elle en a éprouvé et de l'attente, les TOC se sont manifestés, mais d'après l'infirmière stagiaire présente ce jour-là beaucoup moins qu'habituellement.

Conclusions de la séance: Avec l'écriture, M.L. se montre détendue et souriante. Il y a donc prise de distance, prise de plaisir et je pourrais même dire lâcher-prise dans le sens où le hasard qu'engendre le cadavre exquis l'amuse d'autant plus. M. a pu, elle aussi, prendre da la distance au vu du peu de manifestations de ses TOC habituels. Elle a un besoin constant d'être réassurée et d'être revalorisée.


4ème séance et 5ème séance:

Lors de ces deux séances, nous avions un jeune garçon, seul, prénommé N. Lors de la première séance avec lui, j'étais accompagnée par une infirmière stagiaire, alors que dans la deuxième séance j'étais seule avec lui.

Nous avons commencé par le jeu «  la tour de contrôle »: un des protagnistes est aveugle et est un pilote dans son avion; l'autre est la tour de contrôle et doit, à travers un parcours où se trouve des obstacles et des perturbations ( qui n'est autre q'un autre protagoniste qui ferra tourné sur lui-même le pilote et l'orientera dans une direction), guider le pilote jusqu'à lui en prenant garde qu'il ne touche aucun obstacle ni qu'il ne s'approche d'une zone de perturbation. Dans ce jeu, N. s'amuse à faire se cogner le pilote, à le faire entrer les zones de perturbations. Il ne respecte donc ni la consigne ni son partenaire. Il semble d'ailleurs prendre beaucoup de plaisir à « contrôler » son partenaire, à le malmener. Puis lors des improvisations en cascades ( où chacun d'entre nous doit prendre un personnage différent et entrer en interaction avec l'autre), il tente de défier son partenaire mais n'est pas dans le contrôle de l'autre. Il a besoin qu'on le stimule un peu pour accèder à son imaginaire mais une fois fait, il parle aussi bien avec son corps qu'avec sa voix et est vite à l'aise dans les rôles. Lors de l'écriture s'est montré entousiaste et créatif.

Lors de la deuxième séance, je suis seule avec lui. Nous faisons ensemble le jeu du miroir simple, du miroir opposé et l'hypnose colombienne. Or pedant ces trois exercices, il s'est ingénié à ne pas prendre soin de son partenaire. Il voulait le contrôler, lui faire mal, le rabaisser, le pièger tout en lançant «  je t'aurai! ». Je lui rappelle qu'il ne s'agit pas d'une compétition et lui énonce de nouveau les règles de l'atelier. Il se reprend et tente de se montrer plus attentif aux règles et à son partenaire.

Je lui propose le jeu des contraires: la scène est coupée en deux; d'un côté de la scène, il est une personne enjouée, de l'autre côté il est une personne triste. Son jeu est très figé mais parvient à jouer les deux personnages dans un premier temps. Puis, il se met à jouer différemment: qu'il soit d'un côté ou de l'autre de la scène, il rabaisse son autre lui. S'il est du côté où il doit jouer la personne enjouée, il se met à rabrouer celui, imaginaire, qui se trouverait de l'autre côté ( la personne triste donc) et vice versa. J'ai l'impression de participer à un combat entre deux MOI, entre deux Nicolas. Je décide que nous allons jouer tous les deux sur ce même principe en échangeant régulièrement les rôles et donc d'espace scénique. Il se déchaîne sur mon personnage, veut le contrôler, le rabaisser et dit même vouloir le faire descendre plus bas que terre. Je le reprends, lui rappelle la consigne: il joue un personnage, moi le contraire du sien et nous entrons en relation. Mêm s'il se contrôle un court instant il revien toujours à un mode relationnel de toute-puissance. L'autre sembke être un objet sur lequel il peut exercer son omnipotence et sa tyrannie.

Lors de l'écriture, il est beaucoup plus calme et n'est pas dans le même rapport à l'autre que précédemment. Ceci après la lecture du texte sur le mime qui nous avons écrit, il a voulu le reprendre pour qu'il soit plus cohérent. Ce que j'ai refusé: laissons le hasard au hasard. Il exprime le fait de s'être beaucoup amusé lors de cette séance.


Après cela, lors de la réunion que nous faisons toutes les 6 séances, je demande à le voir au sein d'un groupe. Voici le contenu de la séance:

3 enfants viennent à cette séance. Outre N., il y a aussi L. que nous avions vu quelques séances auparvant ( dont la séance qui fut un entretien). Et J. qui vient d'arriver au centre du Bois Perrin , qui d'après ce qui ml'a été dit serait sur un versant dépressif.

L; d'emblée ne veut rien faire, dit avoir mal au ventre. Et en effet, elle ne fera rien ou presque. En effet, elle est restée avec le groupe, a regardé avec attention les improvisations des deux autres enfants et a même fait une proposition pour trouver une solution à une oppression. Elle a souri et même ri alors qu'elle était spectatrice. C'est pour cela que je dit qu'elle n'a rien fait ou presque: elle pu prendre de la distance en étant spectatrice, elle a apporté une sympathique présence et une contribution à une improvisation. En fin de séance, quand je lui dit « bon week end » elle me dit qu'il ne sera pas bon puisqu'elle ne quittera pas l'unité Antarès. Et là contre toute attente je lui dit « d'où le mal de ventre peut être? » ( dans ma tête, je me dis « aïe! Je n'aurai pas dû. Mais il est trop tard c'est sorti malgré moi alors autant assumé) et elle me rétorque « mais non, j'ai vraiment mal » et moi de lui répondre «  je n'ai pas dit que tu faisais semblant ». Puis elle s'en va avec un petit sourire en coin.

J. est un peu timide au début mais avec un peu de stimulation, il trouve des idées, des solutions aux conflits. Il est de plus en plus à l'aise et son esprit semble foisonné d'idées. Il n'a pas peur du regard des autres et prend visiblement du plaisir à jouer des personnages différents. Il dira après l'improvisation sur le conflit père/fils préférer être dans le rôle du père car il a alors un pouvoir de décision.

N. est très enthousiaste et actif en début de séance. Mais dans les exerices du « lancé de mots » et l' « histoire collective », il revient toujours sur les mêmes mots ou des idées qu'il a déjà émises auparavant. Ce qui paut laisser supposer qu'il ne lâche pas suffisamment prise pour laisser son imaginaire s'exprimer. Par contre, il fait une bonne improvisation sur « la veste » ( mettre une veste imaginaire: premier passage, on aime cette veste; deuxième passage, on ne l'aime pas). Il a très bien su exprimer ces deux émotions contraires. Par contre dans l'improvisation du conflit père/fils ( et vice versa), il ne parvient pas à s'imposer en tant que père et dira plus tard préférer être le fils car il « est habitué aux mensonges; c'est une seconde nature ». Le dernier exercice d'improvisation s'appelle « trop tard »: il y a 3 tables , l'une très éloignée, l'autre à moyenne distance et la dernière toute proche; l'acteur, doit courir vers la table la plus éloignée, une fois qu'il l'a atteinte, un acteur, assis à cette table, lui dit « c'est trop tard ». Et ainsi de suite avec les deux autres tables. Là on s'arrête et chacun doit proposé une solution à cette oppression. N. a voulu s'imposer; mais son jeu a été refusé par tous les acteurs? Je lui demande de réfléchir et de trouver une façon de régler cette oppression. Le fait que sa première idée, qui est au final sa façon habituelle de fonctionner, ait été refusée l'a plongé dans un profond désarroi. Il ne sait pas. Il ne voit pas quoi proposer d'autre. Je tente de l'orienter mais rien n'y fait. J'ai l'impression qu'il ne comprend pas pourquoi « le passage en force » ne fonctionne pas. Je propose alors d'écrire un texte tous ensemble. N. ne veut plus rien faire. Il écrit deux mots au début du texte sans appuyer sur son crayon à papier. Puis il finit par ne plus rien faire du tout. Il me semble que c'est sa mise en échec lors de l'exercice précédent qui lui fait refuser tout autre proposition. Je n'insiste pas. A la fin de la séance, il me dit « c'est rien. C'est à cause des médicaments: je suis H.S ». je ne dis rien; je prends cette explication telle qu'elle est.

Conclusions: N. , ce groupe, ne s'est pas montré tout-puissant et n'était pas dans le contrôle de l'autre, sauf dans le jeu «  c'est trop tard »,où il a vraiment été mis en difficulté. Quand j'ai tenté de l'orienter un peu pour qu'il trouve une autre solution, je lui ai demandé de se mettre à la place des personnes déjà assises. Mais il n'a pas su le faire. Il me répondait « je sais pas ». Cette incapacité à se mettre à la place de l'autre pourrait aussi expliquer son mode relationnel.

Pour J., il me semble que cette séance très positive. Il a pris de la distance, a pris du plaisir. Il a pu régler des conflits en faisant des compromis et a trouvé une solution à l'oppression alors même que sa proposition de départ avait été rejetée.

Quant à L., il me semble que ,malgré le fait qu'elle n'ait pas accepté de faire, elle a tout de même ,de par sa présence et son écoute, participé activement à cette séance.


6ème séance:

Lors de cette séance qui précède celle décrite juste au dessus, trois enfants viennent à l'atelier: deux jeunes filles: J. et C. ainsi qu'un jeune garçon, S..

Nous avons commencé la séance par « oui, je sais même que... »( le premier protagoniste dit par exemple, « hier j'ai jouer au football » et le second répond « oui je sais mêm que les ballon étaient en plomb » et ainsi de suite en répétant toujours le début de la phrase « oui je sais mêm que.. »). Il en ressort un scénario morbide proposé par les deux jeunes filles: nous sommes face à des tempêtes, des raz-de-marée, des morts. C. raconte que ses parents sont là pour sauver les gens de la noyade mais que l'avion dans lequel ils sont avec le petit frère s'écrase. Tout le monde meurt. J. raconte que nous allons nous recueillir sur une tombe qu'elle va fleurir. Dans cette histoire collective, tout n'est que désolation et il n'y a pas d'espace pour l'espoir. Probablement le reflet de ce que pourrait être leur vie respective.S., quant à lui, était en difficulté mais en le stimulant, il est parvenu à continuer l'histoire qui se profilait sans pour autant tomber dans le même désespoir que les deux jeunes filles.

Ensuite, il y eut l'improvisation « patron/employé ». Chacun fut tour à tour le patron et l'employé. Le patron n'est pas content après son employé qui a fait une grosse erreur. Il s'agit de trouver une solution à ce conflit.

Durant cette improvisation, J. se cache derrière un placard ce quif ait que nous ne pouvons pas la voir jouer son personnage. Elle rit également, mais ce rire est avant tout nerveux. De ce fait, nous pouvons supposer une grande peur du regard de l'autre et une certaine difficulté à passer dans l'espace imaginaire.

  1. fait preuve de beaucoup d'autorité en tant que patron et finit par « virer » son employé sans ménagement. Par contre, elle a une forte tendance à passer à l'acte ( prend le bras de sa partenaire et la pousse vers l'extérieur de la scène).

S. joue ce duo avec le co-thérapeute. Il se maîtrise bien son agressivité et trouve une solution pacifique au problème ( il est alors le patron). En inversant le rôle, il parvient à se défiler du problème par une entourloupe. Par contre, quand il est à la place du spectateur, il rit très fort, bouge beaucoup, tape des mains: il semble dans une sorte d'extase. Cela semble être un moment de pure jouissance pour lui.

Nous faisons ensuite un jeu de grommelot: un clochard vole dans les poubelles d'une riche villa, le ou la propriétaire sort et s'énerve.

  1. fait ce duo avec moi. Ce fut très physique. Elle me pousse, prend la poubelle et la tire vers elle, de sorte que je me retrouve par terre. Elle lâche dans son personnage beaucoup de l'agressivité qu'elle semble renfermée et réprimée en elle dans la vie courante.

J. est comme paralysée. Il apparaît qu'elle ne parvient pas à se servir du grommelot pour s'exprimer. Elle reste figée. Le co-thérapeute propose de jouer avec elle. Mais elle ne parvient pas à s'emparer de ce nouveau langage. Peut être est-ce trop symbolique? Est-ce le manque de sens de ces sons qui la paralyse?

S. , lui s'en amuse beaucoup. Il parvient à se contenir et ne passe pas à l'acte.

Nous passons ensuite à l'écriture.

J. ne comprend pas les consignes et du coup elle se déconcentre et se met à chantonner tout en ayant le regard flottant. Mais elle parvient tout de même à écrire avec un peu de stimulation.

S. est mis en difficulté car il ne connaît pas la grammaire de base et ne peut comprendre quand on lui dit que c'est lui qui écrit le verbe. Il fint par s'énerver et va jusqu'à menacer une des jeunes filles verbalement. Puis il me vise avec une flèche en plastique en disant que ça peut crever un oeil. Ce à quoi je réponds que vu que je porte des lunettes cela lui sera difficile: cela fonctionne: il abandonne la fléche et devient un peu plus calme. Il a tout de même réussi à contenir toute son agressivité qui était pourtant à fleur de peau à ce moment-là.

  1. s'est très vite saisi du média et s'est amusée. Elle était concentrée. Une fois que nous avons fini l'histoire, elle a proposé de dessiner sur le mode du cadavre exquis ce que j'ai accepté. Seul S., n'ayant pas compris la consigne, n'a pas dessiner la partie du corps qui lui était imparti: le tronc. Il a dessiné une poubelle à la place.

Conclusions de la séance: S. est passé de l'extase du spectateur à l'agressivité qui a bien failli éclatée. Le fait qu'il se soit contenu peut vouloir dire que notre cadre et notre présence était suffisamment contenant et rassurant.

J. a exprimé son plaisir lors de cette séance. Lorsque nous reparlons du grommelot, elle me dit qu'elle ne pouvait pas le faire parce que ça n'a pas de sens. Cela peut suggérer un problème de symbolisation.

  1. a réussi à exprimer son agressivité lors de cette séance sans pour autant être trop débordante et a pris du plaisir lors de cette séance.


Conclusions générales:

Les séances avec M.L. montrent à quel point il est important d'avoir plusieurs médias dans notre pratique afin de pouvoir s'adapter aux évènements et aux problématiques des personnes que nous recevons dans nos ateliers d'art-thérapie.

Il arrive également que des séances ne soient pas de l'art-thérapie: il me semble qu'il faut les accepter telles quelles afin de pouvoir établir une relation de confiance permettant petit à petit au patient à se laisser aller sur le chemin de son imaginaire et de sa créativité.






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